Au détour d’une terrasse ensoleillée , deux femmes partagent un instant de vie à propos d’un homme qui n’est pas là. Paroles croustillantes sur les angles escarpés d’une communication qui dérape.
Pendant ce temps, lui ne se soucie pas un instant de ce qui commence à être le début de la fin. Pour lui, tout va bien… enfin plutôt bien que mal d’ailleurs.
Que ce soit elle ou lui, cette scène est un reflet commun du portrait quotidien d’un nombre certain de couples. Au fait, un couple, c’est bien deux personnes? Alors avec la copine, ça fait trois?
Qu’on le veuille ou pas, dans ce cas, la relation crée plutôt la chimie… et boum, c’est l’explosion?
Non, arrêt sur image, j’active le bouton « pause » de la télécommande, la scène s’arrête et j’en profite pour retirer la copine du paysage… elle retourne draguer à Paris plage. Il reste alors une place en terrasse, c’est sa place à lui. Et maintenant qu’il est là à défaut d’être las, j’appuie sur le bouton « play »… et si on jouait?
La femme est assise avec l’homme, elle exprime et il se rend muet. Il observe, il écoute, il entend, il ressent… tout se passe dans son corps. La voix off dans sa tête se tait, le temps s’oublie et l’espace se crée (se-cret).
Ses mots à elles résonnent en vibrations qui le rencontrent en mode réception. Que faire quand l’énergie qui le traverse se fait colère?
La voix off reprend du service… « pour qui elle se prend… » mais il la voit, il l’entend et l’aperçoit. Soudain, il se rappelle pourquoi il l’aime… il l’a choisie alors il la choisit à nouveau. Il éteint la voix off, respire profondément et la détente se produit… elle a tout dit, il l’a entendue et a ressenti. La colère fait place à l’espace d’un moment de silence. Il écoute son corps touché par la résonance et avant de l’exprimer, il prend soin de reconnaître ce qui vit dans celle qu’il aime dans ce qui la traverse en l’accueillant par des mots apaisants. Le miroir se fait doux et pénétrant.
De l’autre côté, elle le ressent et son corps vibre de cette caresse verbale qui se réverbère et vient libérer avec délicatesse la tristesse d’un instant. Des larmes perlent sur ses joues chaleureusement et l’émotion se répand dans ses bras qu’il lui tend comme un contenant dans lequel un nectar se répand.
Le lien « se-cret » et l’espace se « dé-temps », la relation crée l’alchimie…
