C’est au sortir d’un jeûne complet d’une période de quatorze jours que l’idée de cet article m’est venue. Pendant deux semaines, j’ai expérimenté une nutrition uniquement à base d’eau ponctuellement agrémentée d’un café oud’un sirop. Quatorze jours sans nourriture solide et comme vous le voyez aujourd’hui, cela s’est bien passé… retour sur quatorze jours d’observations.
Avant d’aller en détail dans l’expérience, je tiens à préciser qu’avant de réaliser ces quatorze jours de jeûne, j’ai d’abord commencé par un jour puis trois, puis une semaine et finalement ces quatorze jours. La réflexion qui a guidé mon choix était de mieux connaître mon corps mais également ma pensée.
En effet, manger est une action qui passe aussi par l’esprit car quand vient à sonner midi, la pensée de manger qui m’a été enseignée par mon éducation vient évidemment influencer un processus qui n’est pas nécessairement un besoin physiologique de mon corps.
Quand j’ai commencé l’expérience du jeûne, j’ai pu observer plusieurs processus et j’ai appris à les identifier.
Les pensées
J’ai été éduqué à manger trois fois par jour et donc, les premières pensées sont qu’il est nécessaire de manger. C’est un réflexe de Pavlov. Le résultat de tout cela, c’est qu’au début du jeûne et à l’approche des repas, mon cerveau me dit que c’est l’heure de manger et comme il est décidé à croire l’éducation que j’ai reçue, il me fait douter de mon choix par des « chutes de tension ».
Parlons-en des tensions… La vraie tension qui se passe à ce moment-là, c’est que je pourrais tomber en syncope ou que je pourrais en mourir. Et oui, ce qui est pénible avec la vie, c’est qu’elle est mortelle 😉
Ces tensions qui ne sont à nouveau réellement que des pensées, j’appelle cela de la peur, je dirais même de la peur pensée car en vrai, je ne suis ni en train de mourir, ni en face d’un lion qui salive de me trouver sur son chemin comme une chair fraîche pour se régaler. Alors quand je vois de la peur-pensée, je choisis d’appeler mon courage car dans mon ventre, pas d’appel à la nourriture…
Le courage face à la peur pensée se montrera efficace au bout de trois jours et ces trois jours me permettent d’observer que mes pensées sont conditionnées par un environnement qui véhicule la croyance que l’on peut mourrir de faim alors je vous laisse avec ma réflexion: peut-on mourir de peur de mourir de faim?
La vérité n’est-elle pas que l’on peut mourir de tout? Alors pourquoi vouloir mourir de peur?
Les émotions
Pendant ces quatorze jours, je vais entreprendre un chantier physique consistant à concasser de vieilles tuiles et à les utiliser pour créer une allée dans le potager. Je passerai deux matinées pour le faire et malgré l’effort physique avec la masse et les transports de brouettes, je suis bel et bien là. Encore une fois, pendant ce chantier, j’ai vu des étoiles, celles qui me paraissent être des « chutes de tension » et même chose, tout de suite, la peur qui traverse ma pensée… Je respire, je fais une pause, le courage est là et ça passe, tout va bien.
A cette étape, quelque chose m’interpelle. La pensée pourrait-elle être à la base de l’émotion? Je me laisse donc traverser par la pensée que je puisse vivre sans manger… et les jours passent jusqu’à ce que j’arrive au quatorzième jour, le jour qui viendra me révéler au plaisir. Hé oui, je ne me refais pas encore, c’est que manger est aussi parfois un plaisir… celui de gôuter, sentir, toucher et partager: vivre.
Le corps
Lors de mes premiers jeûnes, j’avais remarqué que dans mon corps subvenaient de fortes émotions et c’est aussi comme cela que j’ai pris conscience des émotions bloquées en moi. Ces premiers jeûnes m’ont permis de libérer ces émotions de colère et de tristesse. A l’intérieur, j’ai pu sentir le corps se détendre et redevenir plus tranquille. C’est également comme cela que j’ai pu observer que la nourriture pouvait être un médicament pour éviter de retrouver une émotion inconfortable enfouie dans le corps.
La nutrition et le métabolisme
Certes, je conviens qu’une nutrition de qualité comme certains le disent peut être essentielle et en même temps, tout cela me questionne.
Comme mes peurs étaient des pensées et pas de réels dangers, est-il possible que la manière dont je regarde la nourriture conditionne son assimilation. Je vous invite à la réflection des mots (maux?). Quand la médecine parle de génétique, ne devrait-on pas plutôt parler de « gêne éthique », vous savez… la gêne dont on ne veut pas parler, l’émotion bloquée par exemple.
Et lorsqu’on parle de métabolisme, le mot vient du grec « metabolè » qui signifie « changement » mais en grec, le préfixe « meta » signifie « au-delà de ». Alors je vous invite à observer au-delà de l’apparence… dans notre entourage, notre environnement.
Est-il possible que si l’on regarde la nourriture comme mauvaise ou bonne, notre pensée puisse donc conditionner son assimilation? Est-il possible que l’on puisse prendre du poids par simple culpabilité de vouloir cacher le fait d’avoir mangé quelque chose que notre éducation nous aurait présenté comme « mauvais » ou « interdit » pour nous… j’en appelle à la gêne éthique du surpoids et de l’obésité et je vous laisse réfléchir à ces quelques observations. Peut-être est-ce à vous de choisir quel est votre métabolisme?
Pour ma part, j’ai eu la chance d’avoir été élevé à apprendre à aimer tous les aliments.
Bon appétit.
Si vous désirez mûrir la réflexion à propos du jeûne, je vous invite également à découvrir le reportage d’Arte que voici: